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Conférence > Une éternelle modernité : l’art égyptien

Le 31/01/2023

Par Christian Noorbergen, conférencier, critique d’art, historien de l’art.

Une éternelle modernité : l’art égyptien

L’ « art pour l’art » est demeuré longtemps inconnu dans l’Egypte ancienne; toute création avait un but pratique : assurer la prospérité et le triomphe de l’Egypte, procurer la survie des souverains et notables. Le beau n’avait pas valeur en lui-même ; nous dirions, en termes modernes, que l’intention suprême était d’action magique. Car tout est symbolisme dans l’art égyptien. Le temple, qui est la maison du dieu et le réceptacle de la puissance magique, doit être envisagé dans une perspective cosmique.

La leçon de permanence et de pérennité qu’imposent l’art et la civilisation de l’Égypte pharaonique est due sans doute en grande partie à l’influence du milieu physique. Peu de pays possèdent une telle unité : isolée géographiquement, l’Égypte a vu naître un art original, qui a peu emprunté aux autres cultures du monde antique. Au climat aussi correspond la stabilité de l’art égyptien : selon un rythme implacable, le soleil domine, dans un ciel d’une clarté exemplaire ; l’année est soumise au cycle étonnamment précis de la crue du Nil. Tout imposait à l’Égypte les notions de rigueur et d’éternité.

Au service des croyances religieuses et des rites, l’art ne pouvait que procéder du traditionalisme le plus strict ; il a peu évolué en trois millénaires, durant une courte période seulement, sous Akhenaton, la crise religieuse amarnienne s’est traduite par une sorte de libération des anciens canons.
Par sa destination, c’est-à-dire en fonction de son efficience religieuse, l’art égyptien est conçu pour l’éternité. Aussi les monuments sont-ils construits en matériaux durables. Rapports de l’art et de la foi : le bestiaire divin est étudié avec précision, témoignant notamment de l’habileté qu’avaient les Egyptiens pour associer formes humaines et animales en une même entité signifiante. La place de l’artiste dans la société est importante. Par la grâce de cet art intellectuel, par le charme d’une esthétique particulière, la vieille Egypte, en dépit du temps et des millénaires, demeure immortelle, ainsi que l’avaient voulu les artistes d’autrefois.

MARDI 31 JANVIER À 20H30

Entrée : 5€
Carré des Coignard
150, Grande Rue Charles de Gaulle

Lieu : Carré des Coignard - 150, Grande Rue Charles de Gaulle