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Archives municipales
Les Archives sont accessibles, selon les conditions du code du patrimoine, en salle de lecture.
Consultation des archives de la ville de Nogent-sur-Marne du XVIe siècle à nos jours (registres paroissiaux, registres de recensement de la population, cadastre napoléonien…).
Expositions temporaires liées à l’histoire de la ville. Collaboration aux expositions du musée de Nogent-sur-Marne.
Visites guidées de la ville, de ses quartiers et de ses monuments.
Adresse & horaires
L’accès à la salle de lecture des archives se fait sur rendez-vous.
2, avenue du maréchal Franchet d’Esperey
01 43 24 62 00 > choix 4 puis choix 7
archives@ville-nogentsurmarne.fr
Responsable : Noémie Louchart
Ouverture du lundi au jeudi de 9h à 12h et de 13h30 à 18h (fermeture à 17h le vendredi).
Histoire des archives
Les Archives municipales apparaissent avec la création de la commune de Nogent-sur-Marne dont elles retracent l’activité. Cette commune, comme l’ensemble des communes de France, naît, en 1789, du bouleversement de l’organisation administrative du pays initié par l’Assemblée constituante (loi du 14 décembre 1789).
À ce fonds, ont été rattachées des archives antérieures à la constitution de la commune : celles de la municipalité de Nogent-sur-Marne, née en 1787, et dont la commune prend la suite, ainsi que le registre du bureau de bienfaisance ouvert en 1787 et cinq registres paroissiaux nés de l’activité des prêtres de Nogent avant la sécularisation de l’état civil en 1792.
Rapidement ces archives sont perçues comme un élément déterminant du fonctionnement de l’administration communale. Aussi, en 1814, à la veille de l’occupation de Nogent par les Cosaques, les autorités communales font-elles mettre en sûreté les archives. Elles sont entreposées « dans une cave pour les sauver de la destruction[1] ». Le remède se révèle toutefois plus dangereux que le mal : « mais si elles ne furent pas brûlées par les Cosaques, elles furent tout aussi maltraitées : l’humidité de la cave en fit pourrir la plus grande partie, et on perdit ainsi les actes de l’état civil pour beaucoup d’années[2] ». Le deuxième registre de délibération du conseil municipal garde encore du reste les traces de cette humidité.
Dans un contexte semblable, en 1870, à la veille de l’arrivée des troupes confédérées allemandes, une mesure de sauvegarde identique est opérée. Le maire de Paris demande en effet dès le 6 septembre 1870, soit près de quinze jours avant le début du siège de Paris, que les archives de Nogent-sur-Marne soient transférées à Paris, au tribunal de commerce, boulevard du Palais. « Vous ne conserverez donc à votre mairie que ce que ce qui vous est rigoureusement nécessaire pour les besoins du moment et l’expédition des affaires urgentes[3] ». Ainsi, contrairement a une idée reçue, les archives de Nogent-sur-Marne sortent indemnes de la guerre de 1870 et des nombreuses destructions occasionnées à ce moment-là dans une ville qui est au cœur du conflit.
Passé ce conflit, la ville se dote d’une nouvelle mairie, celle qui trouve aujourd’hui square d’Estienne d’Orves. Immédiatement, les archives municipales se voient affecter un espace de conservation. Les plans du projet de bâtiment de 1873[4] mentionnent un espace de près 20 m² accordé aux archives au premier étage. Le projet de 1876 n’affecte plus que 8 m² aux archives au rez-de-chaussée[5]. Toutefois, elles ne conservent pas longtemps cette place car après la Première Guerre Mondiale, les archives communales sont entreposées à la cave de la mairie dans un local spécifique qualifié de « salle d’archives[6] ». Pour garantir leur conservation le conseil municipal décide alors de faire « poser une cloison avec une porte fermant à clef[7] ».
Par ailleurs, la commune s’acquitte de ses obligations avec la tenue régulière d’inventaires de ses archives. Le 1er novembre 1842 le conseil municipal vote ainsi un crédit de soixante francs pour la réalisation de l’inventaire des archives et du mobilier de la ville[8]. Régulièrement des inventaires sont établis : 1847, 1867, 1869, 1878. En 1837, le conseil municipal vote aussi la reliure des bulletins des lois[9]. Toutefois, ces rares traces de l’histoire des archives de Nogent sont trompeuses car elles tendent à nous faire croire à leur bonne prise en charge. La réalité est sans doute plus âpre. En effet, si Nogent s’acquitte de ses obligations, l’organisation des archives devait être plus aléatoire. Ainsi, au début du XXe siècle, l’archiviste paléographe qu’est Fernand Bournon décrit, dans son état des communes consacré à Nogent-sur-Marne en 1906, les archives de Nogent. Or, le premier registre de délibérations du Bureau de bienfaisance et les deux premiers registres paroissiaux[10] n’apparaissent pas sous la plume exigeante de Bournon. Le fonds des archives devait être particulièrement en désordre, ce que confirmera l’un des premiers archivistes de la ville.
La Seconde Guerre Mondiale est un moment déterminant dans l’organisation des archives anciennes et modernes de la commune. En effet, Pierre Champion, maire de Nogent-sur-Marne et archiviste paléographe[11] de formation, décide d’organiser le fonds d’archives de Nogent-sur-Marne. Dès les combats de 1940 achevés, un agent extérieur à la ville, Charles Fauchon, est chargé du « classement des archives de la commune[12] » (1erseptembre au 25 décembre 1940). L’année suivante, Pierre Champion recrute Anne-Marie Boisset (1941) puis Alfred Cordoliani[13] (1941-1944), tous deux élèves de l’Ecole nationale des Chartes. La Nogentaise qu’est Anne-Marie Boisset n’a sans doute pas le temps de mettre en œuvre quoi que ce soit puisqu’elle ne reste qu’un mois[14] aux Archives. Elle est nommée le 29 janvier 1942 bibliothécaire en chef à la bibliothèque municipale de Limoges[15].
C’est Alfred Cordoliani qui crée un service d’archives à Nogent en classant les archives conformément au cadre de classement des archives communales de 1926, en constituant un inventaire et un registre de prêt (1er août 1941-30 avril 1944)[16] et en prenant en charge les versements des services administratifs[17]. A son arrivée, il trouve un fonds en désordre au grenier de la mairie[18].
Alfred Cordoliani cosigne même avec Pierre Champion le 29 avril 1942 un règlement des archives communales[19]. L’accès au dépôt d’archives et les emprunts sont désormais strictement réglementés. Les Archives sont ainsi ouvertes aux services administratifs tous les jours de la semaine de 9h. à 12h. et de 14h. à 18h. Le vendredi après midi est réservé à la consultation des lecteurs extérieurs à l’administration. Cordoliani rappelle aussi par note que l’accès aux archives ne saurait être anarchique : « aucun document déposé aux Archives ne peut être communiqué sans mon autorisation. […] L’accès au local des Archives est strictement interdit en son absence. »[20]
Cordoliani a pour adjoint, à partir de 1943, Albert Zobel, ancien chef de l’octroi de Nogent, que la ville intègre dans son personnel comme archiviste auxiliaire afin de le dédommager après la suppression de l’octroi. Albert Zobel poursuit le travail de Cordoliani jusqu’en 1950[21]. Le 12 juin 1944, Zobel décrit les archives de Nogent-sur-Marne « Il existe deux fonds d’archives : ancien et moderne. Le fonds ancien n’est pas très étendu ; il se trouve dispersé dans de nombreux dossiers. Un catalogue s’impose. Le classement général est fait, mais non encore le classement détaillé faute de temps et de personnel. »
Parallèlement à son travail à Nogent-sur-Marne, Cordoliani poursuit ses études. Il soutient sa thèse en mars 1942 sur les « traités de comput ecclésiastique de 525 à 990[22] » et sort major de sa promotion[23]. La même année, il devient membre de l’Ecole française de Rome[24] et est nommé bibliothécaire définitif à la Bibliothèque nationale[25]. Il reste tout au long de sa carrière un spécialiste des calendriers et de la représentation du temps et signe, à la demande de Charles Samaran, le chapitre sur cette question dans l’histoire et ses méthodes[26]. Sur le même thème on lui doit des publications : « Une encyclopédie carolingienne de comput : les Sententiae in laude compoti » et « Les computistes insulaires et les écrits pseudo-alexandrins[27] ». En 1977, il est nommé conservateur à la bibliothèque de l’Ecole d’application du service de santé du Val-de-Grâce[28].
Cordoliani obtient de la commune un soutien financier dès l’année qui suit son arrivée. Cent francs lui sont accordés en 1942 pour l’acquisition d’une lampe[29], 4 992 en 1943 pour de la reliure[30]. Après son départ, des sommes d’argent sont toujours inscrites pour des travaux de reliure de listes électorales, de registres d’état civil, de registres de recensement, de registres de détails ou de matrices mobilières : 1 850 francs en 1946[31], 2 776 francs en 1947[32], 1 000 francs en 1948[33], 2 150 en 1949[34], 2 850 en 1950[35], 2 850 en 1951[36], 3942 en 1952[37], 3 242 en 1953[38]. Puis les crédits accordés aux archives sont beaucoup plus modestes. Les travaux de reliure et de restauration ne reprendront qu’à partir de 1994.
Passé le début des années cinquante, et jusqu’en 1983, les Archives sont sans responsable et sans réels locaux. Toutefois, quand l’absence de toute prise en charge des archives de la ville pèse sur le fonctionnement de l’administration, il est demandé à des fonctionnaires d’autres services municipaux de remettre de l’ordre à « leur moment perdu »[39]. Par ailleurs, certaines de ces archives seront dispersées dans d’autres services (Caisse des écoles, Services techniques, musée).
En 1968, la municipalité demande à l’architecte de la ville d’aménager le grenier afin d’y transférer les archives[40]qui occupaient jusque là un bureau au deuxième étage. Le transfert dans le grenier s’accompagne alors d’éliminations intempestives puisqu’il est demandé à deux cantonniers d’enlever « un camion d’archives périmées[41] ».