Architecture

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Architecte conseil   Architecte des bâtiments de France

Réalisations

Attentive à la préservation et au développement de son territoire, et sensible à l’architecture, la Ville de nogent possède un service urbanisme et un architecte conseil municipal. Un atout précieux pour tout Nogentais désirant apporter des modifications à son habitation.

Présentation de l’architecte conseil municipal et de l’architecte des Bâtiments de France, avec définition de leurs rôles et missions. Deux exemples de constructions sont présentés : une maison remarquable de style Art nouveau et une réalisation contemporaine.

Télécharger le dossier du magazine de janvier 2013 (pdf-2 Mo)


Architecte conseil

Toute personne souhaitant faire évoluer son habitat ou son commerce doit s’adresser au service urbanisme et respecter plusieurs étapes. Instructeurs, juristes, architecte conseil, mais aussi architecte des Bâtiments de France : différents interlocuteurs sont là pour faire avancer le projet.

Dans ce cadre et consciente des enjeux et de la complexité urbaine du territoire nogentais, la Ville dispose d’une architecte conseil municipale. Elle a pour mission de veiller à la qualité architecturale et à l’intégration de chaque projet dans l’environnement urbain. L’architecte conseil travaille en étroite collaboration avec le service urbanisme, qui instruit les dossiers de permis de construire ou de déclaration préalable. Quand le projet est formalisé et les premières esquisses réalisées, il est nécessaire de prendre rendez-vous dans le but de travailler le plus en amont possible et d’étudier la faisabilité réglementaire et architecturale du projet.

Bien que le recours à un architecte ne soit pas obligatoire pour les constructions totalisant moins de 170 m², l’architecte conseil peut toujours proposer une expertise, même pour les projets modestes. Elle peut apporter son aide et ses compétences en donnant son avis sur la faisabilité, les solutions d’implantation, l’étude de la composition des façades, de la relation avec les parcelles voisines, la cohérence de l’ensemble, etc. En revanche, elle n’est pas là pour concevoir ou dessiner un projet et ne peut être chargée de la maîtrise d’œuvre. Son conseil est désintéressé et gratuit.

Pour quoi faire ?

Les objectifs d’un entretien avec l’architecte conseil sont de :

  • Porter un regard global sur les enjeux architecturaux, urbains ou paysagers du projet ;
  • Comprendre les composantes architecturales de l’existant et du projet, et définir ensemble les choix architecturaux ;
  • Projeter des volumes de bâtiments (ou d’extension) cohérents et adaptés ;
  • Transformer l’existant en s’intégrant au mieux dans l’environnement urbain (proportions des ouvertures, revêtements de façades, etc.).

Cette rencontre peut présenter plusieurs avantages. L’architecte conseil vérifie que le demandeur ne part pas dans une mauvaise direction à la fois architecturale ou urbaine, technique ou administrative. Elle fait le lien avec les élus qui actent les permis de construire ou les déclarations préalables, avec l’architecte des Bâtiments de France souvent sollicité et avec le service de l’urbanisme qui instruira réglementairement le dossier. Ce travail collaboratif permet souvent de gagner du temps pour aboutir à un avis favorable de la part des instructeurs.

Pour quels projets ?

Il est possible – et recommandé – de consulter l’architecte conseil pour tout type de projet, quelles que soient sa nature et sa taille.
Quelques exemples : changer des menuiseries, modifier l’aspect des constructions, ravaler des façades, refaire des couvertures, créer ou modifier une devanture commerciale, installer une enseigne ; créer un volume supplémentaire, démolir une partie d’immeuble, diviser une parcelle, réhabiliter un îlot.

Où et quand ?

Il est judicieux de la rencontrer en amont du dépôt de dossier, le cas échéant en présence de son maître d’œuvre.
Des permanences sont organisées au service urbanisme tous les vendredis sur rendez-vous, de 10 heures à 17 heures. Tél : 01 43 24 62 93

Pour que ces rencontres soient constructives, il est préférable de venir avec tous les documents qui permettront à l’architecte de comprendre les intentions, envies et l’environnement du lieu où sont envisagés les travaux.

Par exemple :

  • Des photographies permettant de visualiser le terrain, le site environnant (bâtiments et végétation), le ou les bâtiments concernés ;
  • Un extrait cadastral permettant de localiser le projet à l’échelle de la rue ou du quartier ;
  • Un plan de géomètre du terrain ;
  • Des plans, coupes, façades du ou des bâtiments existants ;
  • Des plans et croquis du projet

Architecte des bâtiments de France

Interview de Nathalie Barry dans le magazine de Nogent (janvier 2013) :

Quel est le rôle des architectes des bâtiments de France ?

Nous sommes les gardiens des Monuments Historiques et notre mission principale est de veiller à la qualité des constructions dans leur environnement. Nous avons aussi un rôle de suivi au quotidien des travaux réalisés sur les Monuments Historiques effectuant, avec la Direction régionale des affaires culturelles, un travail d’expert.
Nous exerçons un contrôle sur les sites inscrits et classés. Nous émettons un avis sur tous les dossiers d’urbanisme du département et conseillons les demandeurs. Lors des révisions de PLU, nous intervenons pour aider à qualifier l’évolution du territoire communal. Nous sommes aussi interpellés dans le cadre du Grand Paris pour donner des informations et des avis. Une autre de mes missions est de sensibiliser à la qualité architecturale contemporaine, ce qui n’est pas facile et implique l’organisation d’expositions, de conférences, de promenades. L’ABF a donc un rôle de contrôle, de conseil et d’expert.

Comment travaillez-vous avec l’architecte conseil de la ville ?

Nous programmons des réunions régulièrement pour évoquer tous les dossiers d’urbanisme, ceux sur lesquels il y a des problèmes, mais aussi en amont sur les gros dossiers ou ceux sur lesquels il n’y a pas de qualité architecturale, dans le but de les faire évoluer. Nous travaillons en collaboration lorsque l’on doit recevoir des demandeurs. Il est toujours plus facile à deux de faire progresser un projet, les idées viennent en discutant avec l’architecte et le maître d’ouvrage*.

Quelles sont les particularités du territoire nogentais ?

Il existe des spécificités liées à la Marne, à la présence d’un site classé et d’un site inscrit.** Nous avons travaillé sur un recensement du patrimoine, parce qu’il y a une architecture de villégiature très intéressante à Nogent, caractéristique des bords de Marne. La Ville a le souci d’avoir un regard et une sensibilité pour préserver cette qualité et la faire évoluer si les propriétaires le souhaitent. Nous venons, par exemple de protéger un petit bâtiment des architectes Nachbaur. Nogent possède aussi beaucoup de commerces et, progressivement, nous réussissons à obtenir des devantures plus harmonieuses. C’est très motivant.

** Le site classé englobe le parc de la Maison des Artistes jusqu’à la Marne (intégrant les équipements sportifs). Le site inscrit comprend les franges du Bois de Vincennes.


Réalisations

15, rue de l’Armistice

RTEmagicC_15-armistice.jpgEn pente vers la Marne, la rue de l’Armistice présente un ensemble de maisons individuelles de grande qualité patrimoniale. Datant pour la plupart du début du XXe siècle, elles sont l’œuvre de différents architectes, notamment Gérard Tissoire (architecte de la rue Léon Lepoutre), Albert et Maurice Turin, et Georges Pradeau.

Leur unité architecturale, caractéristique d’un lotissement des années 1920, est remarquable. Jeux de couleurs ou d’appareillage des briques, frise de briques vernies, cabochons et faïences, linteau et appui de fenêtre marqués en opposition à la maçonnerie, garde-corps et marquise en fer forgé, débord de charpente ouvragée : des modénatures semblables se retrouvent d’un pavillon à l’autre. Les propriétaires du n°15 ont réalisé une surélévation réussie et bien intégrée dans son environnement.

Parti pris et conception du projet

La maison existante se divisait en deux volumes de hauteurs différentes et de toitures à pentes opposées. Conçu par Jean-Louis Migeon, architecte DPLG, le projet augmente la hauteur du petit volume, tout en conservant une hiérarchie et un rapport de proportion avec son voisin. Afin de satisfaire à l’exigence de hauteur plafond (règlement du POS) et pour optimiser la surface habitable, la surélévation intègre une toiture en brisis et terrasson.

15-armistice-plan-avant-apresLa couverture est en zinc, ses gouttières au même niveau que celles de la toiture inchangée. Prolongeant la maçonnerie existante, les nouveaux murs sont de structure légère : pan de bois avec parement extérieur calepiné et charpente traditionnelle.

Insertion et dialogue avec l’environnement

Une lucarne à l’étage rappelle le toit de la structure voisine, parement de bois teinté dont la couleur est en harmonie avec les teintes environnantes : le brun de la meulière, les rouges des briques et de la tuile. Si les modifications ne cherchent pas le mimétisme avec le style architectural des pavillons du quartier, elles ne constituent pas non plus une rupture. L’architecte et les propriétaires n’ont pas voulu une innovation dénuée de sens. Au contraire, ils ont réussi une extension qui respecte l’existant, tant dans les formes que dans les couleurs, en utilisant une écriture architecturale contemporaine. La physionomie de la maison reste ainsi dans le même esprit.

Bardages bois

RTEmagicC_nlm81-p36-37.pdfÀ la fois naturel et chaleureux, le bois est de plus en plus prisé par les nogentais, notamment lorsqu’il s’agit de la façade extérieure de leur maison. Massifs et composites, les bardages bois créent une nouvelle perception architecturale des bâtiments. Pourquoi un tel engouement ?

De nombreux atouts

Le bardage bois présente d’incontestables atouts. Pratique, il peut être posé sur n’importe quelle structure (pierre, béton, briques, bois …). Économique, il apporte à l’habitation une protection et une isolation renforcées. Il présente une nette amélioration de l’isolation thermique et phonique, surtout s’il est associé à un isolant extérieur. Le bardage bois, comme les bardages composites, est le compagnon naturel de l’ITE (isolation thermique par l’extérieur). Esthétique, il donne un aspect vivant et offre la possibilité d’une large palette de coloris. Écologique, il est recyclable et peu énergivore à la fabrication. En outre, il existe des labellisations pour le bois, le PECF ou le FSC, qui garantissent que chaque bois portant ce logo provient de forêts durablement gérées, c’est-à-dire où la faune et la flore ont été respectées, et où des arbres sont régulièrement replantés. Enfin, le bardage bois évolue de manière qualitative. Que ce soit au niveau de son aspect ou de sa teinte, il fait preuve d’une grande diversité. C’est pourquoi il est bon de prendre en considération différents critères avant de faire un choix définitif.

Des critères à considérer

L'essenceLa classeLe traitementLa finitionLa poseL’entretien
Le choix de l’essence est très important pour garantir un bardage résistant et durable. De nombreuses essences de bois sont disponibles et elles n’ont pas toutes les mêmes qualités. Elles peuvent être nordiques (mélèze, Red Cedar, etc.), continentales (Pin Douglas, épicéa, etc.), ou encore exotiques (Ipé, Teck, Doussie, etc.). Des matériaux composites peuvent aussi être privilégiés.
Classés de 1 à 5, les bois doivent être choisis en fonction de la résistance à l’humidité dont ils devront faire preuve. Il est conseillé de toujours préférer un bois étant au moins de catégorie 3.
Pour protéger le bois – contre les insectes, champignons, etc. – mais également renforcer ses propriétés, un traitement par autoclave (injection dans le bois d’un produit destiné à le rendre imputrescible), rétification (traitement thermique) ou oléothermie (traitement par huiles végétales) est conseillé.
Selon les goûts, le bardage peut être brut, peint, lasuré*, etc. Le champ des possibles est vaste.
Les lames de bois du bardage peuvent être posées en clin (c’est-à-dire sans discontinuité, les unes contre les autres), ou à claire voie (avec un léger espace entre chaque lame).
La longévité du bardage dépend principalement du type de bois retenu et de son traitement. Néanmoins, le bois est un matériau “vivant” et un entretien régulier est indispensable ! Il permettra de garantir sa pérennité dans le temps.

Quelques projets nogentais

Des surélavations
Rue de Coulmiers, deux surélévations de petites maisons à rez-de-chaussée engendrent un vis-à-vis architectural intéressant. Les types et compositions du bardage diffèrent en fonction du parti pris architectural (composition verticale ou horizontale du bois, travail sur les percements, intégration sur le rez-de-chaussée existant, etc.). La surélévation est facilitée par l’utilisation d’une ossature légère en bois. Les propriétaires ont privilégié une performance thermique renforcée avec l’isolation par l’extérieur.

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Des extensions en façade arrière
Deux projets d’extension en façade arrière de maisons créent un espace de vie supplémentaire et une terrasse agréable, utilisant le bois en bardage comme un rapport naturel de la maison au jardin.

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Belles marquises…

REG_marquises-9-trudelle_illÀ l’origine, pièce de toile tendue au-dessus de la tente des officiers de l’armée pour les protéger des intempéries, réduite ensuite à la partie qui en surmontait l’entrée, la marquise était un tissu « marqué de raies ». Le langage populaire finit par employer le raccourci « marquée », qui devint par corruption « marquise ». Le terme désigna par la suite les toiles tendues sur le pont d’un bateau ou dans un jardin. Cet abri de tissu se rigidifia peu à peu pour devenir un élément d’architecture, placé au-dessus des portes ou des fenêtres. Longtemps réservées aux cours intérieures, les marquises apparaissent en façade extérieure à partir de la fin du XIXe siècle, en grande partie pour permettre de descendre de voiture à couvert.

RTEmagicC_REG_marquises-1-aunier_ill.jpgRectangulaire, en demi-cercle ou en éventail, la structure des marquises est le plus souvent en fer forgé, et leur fonction essentielle reste d’abriter contre les aléas climatiques. Elles se dressent souvent vers le ciel, ce qui permet de diriger les eaux de pluie vers un chéneau central, relié à des tuyaux de descente nommés colonnettes.

Devant les théâtres, les hôtels, les cafés ou encore les quais de gare, les marquises sont parfois très ouvragées. Elles sont l’une des manifestations du goût du XIXe siècle pour les espaces vitrés, au même titre que les galeries, serres, passages, etc.

Bien que plus modestes, celles des pavillons réservent elles aussi de belles surprises. À Nogent, elles agrémentent les façades de nombreuses maisons, leur légèreté contrastant agréablement avec la massivité des parements en meulières ou en briques. Arrêt sur images.

Céramiques et architecture

RTEmagicC_Sans-titre-2_01.jpgTélécharger la double page du magazine de mars-avril 2013 (pdf)

Arabesques végétales, carreaux et frises de faïence, cabochons*, briques vernissées… La céramique ornementale foisonne sur les maisons, pavillons et immeubles nogentais. De formes variées, elle vient décorer les portes et les baies, se glisse sous une toiture ou une corniche, s’entortille autour d’une fenêtre. Plus haut, dressées sur le faîtage, des poteries se découpent entre terre et ciel. Les motifs sont tout aussi variés : fleurs, fruits, dragons, animaux marins, figures féminines, de style néo Renaissance ou Art nouveau… Architectes et artistes ont laissé libre cours à leur imagination.

DéfinitionUn art ancestralLa céramique ornementale

Du grec keramikos – de keramon, argile – le terme céramique désigne à la fois l’art de fabriquer les objets en terre cuite (poteries, faïence, porcelaine, grès, etc.) et tout matériau manufacturé qui n’est ni un métal, ni un produit organique. La terre cuite recouvre l’ensemble des objets fabriqués à partir de terre argileuse, qui ont subi une transformation physico-chimique au cours d’une cuisson à température élevée.

Premier art du feu, la céramique apparaît avant la métallurgie et le travail du verre. C’est le matériau le plus répandu dans les arts de la table ou la construction (briques, tuiles). Il en existe trois catégories : la céramique domestique (essentiellement la poterie), la céramique d’art dont l’intention est décorative ou esthétique et la céramique technique, qui se développe au XXe siècle.

La céramique apparaît au Paléolithique, vers 29 000 avant notre ère, dans un contexte cultuel. Son utilisation domestique se diffuse au Néolithique, vers – 10 000. Elle devient un moyen d’expression artistique, illustrant l’art de vivre des civilisations. Formes et décorations sont de plus en plus élaborées. Dès le VIIe millénaire, la céramique se répand en Chine ou au Proche et Moyen Orient, puis en Egypte vers – 5 500. Poteries africaines, précolombiennes, vases grecs, céramique étrusque, romaine, raku japonais… Tous les continents fabriquent et créent à partir de la terre cuite. L’Empire byzantin et les pays islamiques découvrent le décor vitrifié, ce qui permet le développement de la poterie vernissée, technique introduite en Europe, particulièrement en Italie et dans la péninsule ibérique, ainsi qu’au Maghreb par les Arabes.

Émaux et glaçures ont favorisé la production de céramique décorative et architecturale dont les azulejos espagnols et portugais sont un témoignage éblouissant. La technique de la terre vernissée est redécouverte en France entre le XIVe et le XVIe, notamment par Bernard Palissy.
À partir de la deuxième moitié du XIXe siècle, phase d’industrialisation croissante, la généralisation de procédés de fabrication pour la production de masse et les nouveaux moyens de transport font évoluer les ateliers en fabriques.

L’intérêt pour la céramique ornementale extérieure se développe à partir des années 1840. La polychromie de l’architecture grecque et des céramiques orientales est remise au goût du jour. Cet engouement se renforce après 1880. Les expériences se multiplient au tournant du siècle, exploitées par les architectes du mouvement Art nouveau. Elles se diversifient dans les années 1920-1930 avec la généralisation des ossatures de béton. Maisons et immeubles s’ornent alors de mosaïques, mosaïques de pâte de verre, grès cérame cassé et granito (déchets de marbre amalgamés dans un fin mortier).
Des années 1880 aux années 1930, nombre d’architectes explorent aussi les qualités constructives de la riche gamme de la brique industrielle, qui autorise un large éventail d’effets décoratifs : brique rouge de Bourgogne, brique blanche de Montereau, brique de Champigny rouge soutenu, brique de Dizy rosée, brique silico-calcaire d’Allemagne, etc. Naturelle ou vernissée, la brique permet des polychromies qui égayent les façades.

À Nogent, les architectes de la fin du XIXe et du début du XXe siècle ont joué sur les teintes de brique. La céramique apporte quant à elle une touche colorée aux bâtiments de style éclectique, régionaliste et Art nouveau (lire Le Magazine de Nogent n°80, p.46-47).

* Cabochons : élément saillant et coloré en céramique.