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Journée internationale des droits des femmes > Une héroïne nogentaise

Publié le 8 mars 2024

En cette journée internationale des Droits des femmes, voici une héroïne nogentaise peu connue : Armande Gacon-Dufour, (1753 -1835) et déjà féministe.
Cette femme de lettres, économiste et agronome, nogentaise durant plusieurs années, a écrit de nombreux ouvrages de défense des droits des femmes.

Marie Armande Jeanne Gacon-Dufour était fille de concierge et petite nièce d’un poète. Elle dit avoir été élevée au couvent et lectrice à la cour de Louis XVI. Elle a été mariée deux fois et a vécut à Nogent du début de la Révolution jusqu’en 1794. C’est avant tout une héritière des Lumières restée fidèle aux principes révolutionnaires.

Féminisme

En 1787, le Chevalier de Feucher rédige un texte qui accuse ouvertement les femmes . « Cette éternelle union de notre décadence et de votre pouvoir est désespérante' » conclut-il en parlant d’elles. Outrée, Armande publie en retour  un « Mémoire pour le sexe féminin contre le sexe masculin ».

En 1801, Sylvain Maréchal publie un projet de loi pour défendre aux femmes d’apprendre à lire. Et oui ! Ce texte parle de « danger pour les mœurs et pour la chose publique quand les femmes s’occupent de la vie de la cité ».
Présentant cette loi comme une « plaisanterie », Armande rétorque la même année avec « Contre le projet de loi de S.M  » et réaffirme l’importance pour les femmes de l’accès au savoir et du droit à participer à la vie sociale.

En 1805. elle enfonce le clou avec un autre ouvrage : « De la nécessité de l’instruction pour les femmes » et écrit qu’« une femme véritablement instruite n’encourra point le ridicule de vouloir passer pour une femme savante, qu’elle aura même le bon esprit de se mettre de niveau avec celles qui n’auront point eu le bonheur de recevoir la même éduction ».

Une approche économique et sociale

Au delà de ses combats pour les droits des femmes, Armande était membre de plusieurs sociétés savantes d’agriculture et d’agronomie. Ses recommandations en matière de pratique de l’agriculture sont intégrées dans les comptes-rendus de la Société Royale d’Agriculture dont elle était membre.
Pour autant, son objectif premier était d’améliorer le sort de ceux qui travaillent la terre ainsi que celui des femmes au foyer : « J’ai eu en vue d’être utile (…) aux mères chargées de famille, et qui doivent songer plus particulièrement au bien-être de leur maison. Autant et plus peut-être que d’indiquer les moyens propres à avancer la science de l’économie rurale et domestique. »

Son féminisme et sa vision sociale, joints à l’abondance de ses écrits et à un goût prononcé pour la philosophie, lui attira de nombreuses critiques.