Conférence > Albert Marquet, peintre du temps suspendu
Par Nathalie Douay, conférencier national.
« Albert Marquet, peintre du temps suspendu »
Pour comprendre l’art d’Albert Marquet (1875-1947) on doit faire le détour par les fleuves et les rivières, la mer et les ports, autant de motifs aux travers lesquels se dévoile sa poétique songeuse, loin de la violence de l’histoire.
On plonge dans sa peinture à travers une atmosphère ouatée, estompée, et qui dégage une impression d’harmonie, d’union du ciel, de l’eau et de la terre.
Une solide construction se cache derrière la simplicité de la composition, avec une gamme réduite à peu de tons. L’artiste synthétise le paysage pour imposer l’essentiel, marqué par un regard nouveau et minimaliste.
C’est dans ce sens qu’on peu le qualifier de peintre moderne. Ses peintures nous imposent le silence, dans un temps suspendu… qui dépasse la simple dimension esthétique.
Très tôt, l’artiste s’éloigne de Paris pour flâner au long de la Seine, il effleure l’Atlantique et se précipite dans les bras de la Méditerranée…
Plus que des instantanés auxquels aspiraient les impressionnistes, Marquet offre un condensé d’expériences successives et de sensations qui se renforcent, l’eau étant le merveilleux agent de métamorphose et de liaison, qui est en même temps, et bien plus que la terre, un agent de calme…
Pour comprendre la vision du monde qui s’exprime ainsi dans l’œuvre de Marquet, un détour par le Japon s’impose. Le peintre français partage avec les artistes nippons, comme Hokusai et Hiroshige, un certain nombre de conventions de représentation, de procédés.
Plus profondément, dans l’omniprésence de l’eau, les prédilections esthétiques prennent une résonance philosophique…
MARDI 3 MAI À 20H30