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Conférence art vivant > Carré des Coignard

Le 23/01/2024

Chana Orloff, (1888-1968) sculptrice de l’époque

Par Martine MANFRE – ITZINGER, conférencier national

Aujourd’hui considérée comme l’une des sculptrices les plus renommées et emblématiques de l’École de Paris, Chana Orloff a su se forger un style personnel et inimitable tout au long de sa carrière et a connu un succès florissant notamment grâce à ses portraits, à la fois ressemblants et stylisés.
C’est ce que nous invite à découvrir cette exposition monographique, au Musée Zadkine, (jusqu’au 31 mars 2024) rassemblant pas moins d’une centaine d’œuvres de l’artiste.
Elle dévoile une figure féminine libre, forte et met en avant les thèmes de prédilection de l’artiste, à savoir la représentation du corps féminin, la maternité et le portrait.

Chana Orloff est née en 1888 en en Ukraine, près d’Odessa. Sa famille doit fuir les pogroms en 1905 et après un passage en Turquie, Chana débarque à Paris en 1910. Elle suit des cours de dessins dans les ateliers de Montparnasse et rencontre les artistes de l’École de Paris, parmi lesquels Chagall, Lipchitz, Modigliani, Pascin, Zadkine et Soutine. Avec eux, elle apprend la sculpture dans l’Académie russe de Marie Vassilieff. Puis en 1916, elle épouse le poète polonais Ary Justman qui lui donne un fils, Elie. Mais le poète meurt de la grippe espagnole en 1919 et Chana élève seul son fils dans un atelier parisien.

Par la suite, elle crée des œuvres évoquant la femme et la maternité, domaines que les sculpteurs masculins n’abordent pas et des beaux portraits d’homme. Sa ligne est pure, sa matière très lisse, ses formes sensuelles et synthétiques. Elles plaisent à une clientèle qui apprécie ces formes géométriques typiques des années 30.
Chana expose aux États-Unis en 1928, à Tel Aviv en 1935, au Petit Palais en 1937, et devient une figure majeure, à tel point qu’elle devient rapidement célèbre, réalisant des portraits de nombreuses personnalités parisiennes. Elle obtient la Légion d’honneur et est une des rares sculptrices à prendre part à la grande exposition des Maîtres de l’art indépendant au Petit Palais à Paris en 1937.
Mais les années sombres arrivent avec la guerre. On lui interdit de sculpter et de présenter ses œuvres. On lui impose aussi l’étoile jaune. En 1942, elle échappe de peu à la rafle du Vel d’hiv et part en zone libre. D’abord à Grenoble, puis en Suisse.
Lorsqu’elle revient à Paris, elle trouve son atelier dévasté. Après la Guerre, elle partage sa vie entre la France et Israël et réalise, pour l’état hébreu, plusieurs monuments. Elle continuera à créer de belles sculptures pleines, suaves et géométriques, portant un regard de grande pureté sur l’humanité. Cette artiste majeure a réalisé en soixante ans près de 500 sculptures et plus de 3000 dessins.

MARDI 23 JANVIER À 20H30

Entrée : 5€
Carré des Coignard
150, Grande Rue Charles de Gaulle

Lieu : Carré des Coignard